Votre drone flambant neuf bientôt obsolète ? La réglementation européenne sème l’incompréhension


Une réglementation européenne qui fait grincer les hélices

Imaginez : votre outil de travail est flambant neuf, il fonctionne parfaitement, et pourtant, en 2026, il deviendra inutilisable. Une situation kafkaïenne ? Non, c’est “simplement” la conséquence des nouvelles règles européennes qui chamboulent l’univers des drones professionnels. Mais les exploitants, eux, s’interrogent :

  • Pourquoi mon drone, encore neuf et opérationnel, est-il condamné ?
  • Le niveau de risque intrinsèque de mes opérations drone a-t-il changé ?
  • Dois-je vraiment mettre à la casse un équipement parfaitement fonctionnel ?

Ces questions, je les entends tous les jours. Et si vous êtes dans cette situation, cet article est fait pour vous. Car oui, des drones encore opérationnels vont finir au placard. Entre impact écologique, casse-tête financier, et obsolescence programmée déguisée, le sujet fait débat. 


Une réglementation qui choque et qui fait mal

Tous les professionnels du secteur du drone le savent, mais peu mesurent encore réellement l’impact de la réglementation européenne qui impose dès 2026 une norme commune pour les drones opérant en Europe. Finis les anciens scénarios nationaux (S1, S2 et S3), ils laissent place aux scénarios européens : Open A2, STS-01 et STS-02. À la clé, l’obligation de piloter des drones avec des marquages spécifiques (C2, C5, C6). Et là, ça se complique.

Pourquoi une telle réforme ?

L’objectif annoncé est d’harmoniser les pratiques et d’améliorer la sécurité. Mais pour de nombreux exploitants, cette réforme est vécue comme une sanction injuste. Après tout, si votre drone fonctionne parfaitement, pourquoi devriez-vous le remplacer ? D’autant plus que le niveau de risque de vos opérations n’a pas changé d’un iota.


Les impacts pour les exploitants : entre incompréhension et casse-tête

1️⃣ Un gaspillage écologique flagrant

Les drones, accessoires et batteries actuellement utilisés risquent de finir à la casse. Pourtant, ces équipements sont souvent en parfait état de fonctionnement. Cette obsolescence forcée pose un véritable problème écologique. Pourquoi jeter des batteries qui tiennent encore la charge ? Pourquoi mettre au rebut un drone entretenu qui vole comme au premier jour ?

2️⃣ Une charge financière écrasante

Renouveler une flotte de drones n’est pas un détail. Pour les petites structures, c’est une charge financière écrasante. Et ce n’est pas tout : il faut aussi investir dans la formation des télépilotes, l’adaptation des procédures, et l’acquisition de nouveaux certificats.

3️⃣ Des solutions qui ne simplifient rien

Certes, des alternatives existent, comme équiper un drone C3 d’un kit FTS pour le transformer en C5, ou opérer sous dérogation avec des scénarios PDRA. Mais ces options sont perçues comme coûteuses, complexes, et demandent une validation sécuritaire par la DSAC. Autant dire que ce n’est pas une solution universelle.


Une disponibilité limitée des drones certifiés C2, C5 et C6 : un problème concret

Un autre obstacle de taille se dresse pour les exploitants, surtout les nouveaux entrants : la faible disponibilité du matériel conforme aux normes européennes. Les drones certifiés C2, C5, et C6 sont rares, et les délais pour se les procurer peuvent atteindre jusqu’à 6 mois. Pourquoi une telle attente ? Plusieurs facteurs entrent en jeu :

  • Un marché dominé par peu de fabricants européens : Ces derniers peinent à répondre à la demande croissante. Et pour couronner le tout, certains préfèrent réorienter leur production vers des applications militaires, notamment pour soutenir l’effort de guerre en Ukraine.
  • Un manque de diversité et d’innovation sur le marché : Les exploitants se retrouvent souvent limités dans leurs choix, avec des drones parfois inadaptés à leurs besoins spécifiques.

La DSAC : un soutien louable mais limité

Il est important de souligner que la DSAC (Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile), a fait preuve de compréhension et de flexibilité face aux difficultés des exploitants. Elle peut proposer des solutions temporaires, comme des dérogations ou des adaptations techniques, mais elle reste limitée dans son action par un cadre réglementaire qu’elle ne définit pas. La DSAC n’a pas vocation à remplacer l’absence de décisions politiques structurelles.


Mais pourquoi changer si tout fonctionne ?

Un problème de perception des risques

La réglementation européenne est élaborée selon le niveau de risque et part du principe que les nouveaux marquages apportent une sécurité accrue. Mais pour les exploitants, cette justification ne tient pas toujours. Si depuis des années votre drone est utilisé dans des conditions maîtrisées et adaptées, le niveau intrinsèque de risque de vos opérations n’évolue pas. Pourquoi alors imposer des équipements différents ?

Une obsolescence programmée déguisée ?

Cette transition est perçue par beaucoup comme une obsolescence programmée imposée par la législation. Les fabricants de drones se frottent les mains, tandis que les petits exploitants doivent assumer seuls les coûts. Où est l’équilibre dans cette équation ?

Et l’écologie dans toute cette affaire ? Cette transition réglementaire est-elle perçue comme une décision anti-écolo en plein débat sur la durabilité.


Exploitants : que faire pour s’adapter ?

Pour ne pas subir ces changements, il est essentiel de s’organiser dès maintenant. Voici les étapes clés pour rester opérationnel en 2026 :

1️⃣ Formez vos télépilotes dès maintenant

Dès 2026, vos certifications actuelles ne seront plus valables. Il faut détenir des diplômes européens comme le CATS et suivres des formations pratiques aux STS. Nous proposons une formation recyclage rapide pour vous mettre à jour : Formation Recyclage Drone.

2️⃣ Revoyez vos procédures et votre base documentaire

Votre Manex et vos processus doivent être adaptés aux nouveaux scénarios européens (Open A2, STS-01, STS-02). Il est crucial de préparer cette transition en mettant en conformité votre documentation. 

Lisez rapidement la liste des questions que vous devez vous poser: Access Drones Expertise.

3️⃣ Préparez vos investissements

Investir dans des drones certifiés C2, C5 ou C6 sera inévitable. Mais planifiez dès maintenant pour éviter un choc financier en 2026. 


Conclusion : Agissez vite !

Cette réforme n’a rien d’anodin : elle impacte vos finances, vos processus, et votre vision stratégique. Plutôt que de subir, anticipez. Formez vous, mettez à jour vos procédures, et adaptez vos équipements. Et si vous vous sentez perdu, sachez que nous sommes là pour vous accompagner à chaque étape.

Comments

  1. Bonjour
    Après avoir suivi la formation telepilote d aéronef non habilités en janvier 2022 je suis en pleine réflexion pour l acquisition d un drone conforme à la réglementation….
    Avec ces informations… j ai le sentiment que je ne serai jamais dans les normes !!!!!
    Alors faut il que je recommence tout à zéro ????

    1. Author

      Bonjour Michel,
      Rassurez vous, vous n’avez pas besoin de tout reprendre à zéro ! La réglementation européenne sur les drones impose effectivement un recyclage périodique : les certificats théoriques (Open A1-A3, Open A2 et CATS) sont valables 5 ans et doivent être renouvelés pour rester en conformité. Cette obligation de mise à niveau existait déjà en 2022, mais le nouveau cadre réglementaire la formalise davantage en rendant indispensable le passage régulier d’un examen. Du point de vue de la sécurité, c’est une bonne chose puisqu’il s’agit de s’assurer que chaque télépilote maintient ses compétences à jour.

      Pour la pratique, c’est la responsabilité de l’exploitant d’organiser la formation continue de ses pilotes : il doit décrire dans son Manuel d’Exploitation (MANEX) et dans son Plan de Réponse aux Situations d’Urgence (ERP) comment il compte maintenir ce niveau de compétence. Gardez également à l’esprit que les normes évoluent sans cesse dans tous les domaines professionnels ; c’est donc un effort constant de rester en phase avec les dernières évolutions réglementaires.

      Vous pouvez tout à fait poursuivre sur votre lancée, simplement en prévoyant le recyclage obligatoire et en intégrant ces évolutions à votre activité.

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